Les différents modes d'édition

Lorsque vous désirez publier un livre, trois options s’offrent à vous :

  • l’édition à compte d’éditeur,
  • l’édition à compte d’auteur,
  • l’autoédition.

L’édition à compte d’éditeur

C’est l’option la plus connue. L’auteur confie son texte à un éditeur, en signant un contrat d’édition dans lequel il cède ses droits sur son œuvre. L’éditeur se charge d’effectuer les corrections, la mise en page, la maquette de couverture, de trouver un réseau de distribution... L’auteur percevra des droits d’auteur pour la vente de ses livres.

Les principaux avantages

  • L’auteur n’a pas à débourser d’argent pour la publication de son livre, car tous les risques financiers sont assumés par l’éditeur.
  • L’auteur s’assure d’une certaine crédibilité : une maison d’édition lui a fait confiance, c’est donc un bon écrivain (en théorie...).
  • La mise en rayon en librairie, ainsi que l’accès aux salons du livre sont facilités.
  • Dans les grandes maisons d’édition, l’auteur peut percevoir des à-valoir importants, c’est-à-dire une somme d’argent qui lui est versée avant même la mise en vente du livre.

Les principaux inconvénients

  • L’éditeur à son « mot à dire » sur le texte, et va faire des changements, des corrections qui ne sont pas toujours du goût de l’auteur, même si celui-ci est consulté lors de cette phase.
  • La maison d’édition peut déposer le bilan (surtout si elle est petite). L’auteur qui perd sa maison d’édition peut parfois attendre longtemps avant de récupérer ses droits d’auteur.
  • La difficulté de trouver une maison d’édition, car celles-ci sont énormément sollicitées et cherchent souvent des livres qui seront les plus rentables.
  • Le délai d’attente. Certains éditeurs mettent plus d’un an avant de donner une réponse à un auteur. Il faut donc souvent attendre des mois, voire des années avant de voir son manuscrit (livre qui n’est pas encore publié, et non un livre écrit à la main !) être enfin publié. Si l’on souhaite publier une saga, la maison d’édition peut mettre plusieurs années avant de publier le deuxième volume.
  • Les droits d’auteur ne s’élèvent généralement pas au-dessus de 8 % du prix du livre.
  • Certaines maisons d’édition ne versent les droits d’auteur qu’après un certain nombre d’exemplaires vendus.
  • La correction et la mise en page peuvent parfois laisser à désirer (il m’est arrivé à plusieurs reprises de constater d’énormes erreurs concernant ces deux aspects dans des livres édités par des maisons d’édition).
  • Les autrices sont généralement moins bien rémunérées que les auteurs.

L'édition à compte d’auteur

L’auteur confie son manuscrit à un prestataire de service, qui se chargera de l’éditer. L’auteur prend tous les risques financiers.

Les principaux avantages

  • L’auteur n’a pas à s’occuper de la partie éditoriale.
  • Le livre est référencé auprès de toutes les librairies, et souvent à l’international.
  • L’auteur garde tous ses droits sur son livre, il peut donc en faire ce qu’il veut.
  • La qualité du livre (en tant qu’objet) est satisfaisante (lorsqu’il s’agit d’un bon prestataire).

Les principaux inconvénients

  • Le prix ! L'ensemble des prestations peuvent parfois coûter plusieurs milliers d’euros !
  • L’auteur ne perçoit que 8 % de droits d’auteur, alors que le prestataire a déjà été payé par l’auteur !
  • Dans ces conditions, il est donc peu probable que le livre soit un jour rentable pour l’auteur, ce qui est un peu dommage, non ?
  • Certains de ces prestataires ont mauvaise réputation, ce qui nuit à la crédibilité de l’auteur.
  • Le bilan des ventes annuel ne permet pas à l’auteur d’effectuer un suivi des ventes en temps réel.
  • Les réductions accordées à l’auteur pour l’achat de ses livres ne permettent pas le dépôt en librairie, car le libraire prend toute la marge de l’auteur.

L’autoédition

L’auteur assure lui-même toute la partie éditoriale, la distribution, ainsi que la promotion du livre.

Les principaux avantages

  • La marge bénéficiaire est beaucoup plus élevée. L’auteur ne paie que les frais d’impression, et parfois, de distribution, et d'illustration.
  • L’auteur fixe lui-même le prix du livre (et donc sa marge).
  • L’auteur peut publier autant de livres qu’il souhaite au cours d’une année.
  • L’auteur gère ses frais, rien ne lui est imposé.
  • La fierté d’avoir entièrement fabriqué son livre, et d’être responsable autant de la forme que du contenu.
  • Le suivi des ventes peut se faire en temps réel.
  • Le texte n’est pas retouché par un « rewriter » (personne chargée par l’éditeur de réécrire, de remanier dans le style et la présentation voulus des textes destinés à la publication).
  • Le livre, s’il remporte un certain succès auprès du public, peut être repéré par maison d’édition. (Souvent, les maisons d’édition s’intéressent de près au fameux « classement des ventes Amazon », pour dénicher leurs futurs auteurs.)

Les principaux inconvénients

  • L’auteur doit assurer lui-même la communication autour de son livre.
  • Les livres autoédités sont souvent rejetés par les libraires, qui rechignent à les mettre en rayon et même à les commander.
  • L’auteur autoédité est souvent considéré comme un « écrivain raté ». S’il n’a pas une vraie maison d’édition, c’est forcément parce qu’aucune n’a voulu de lui. C’est ce que pensent ceux qui ne connaissent vraiment rien au monde de l’édition d’aujourd’hui ! Il sera parfois un « indésirable » dans les salons du livre qui se targuent de faire venir des auteurs renommés.

L’autoédition n’est donc pas nécessairement un choix par défaut.

Certains autoédités refusent les propositions que leur font des maisons d’édition, attirées par leur succès.


A lire aussi, le très bon article de Prom'auteur, 5 fausses idées sur l'autoédition.


 

"L’indé panda"

 

Ce magazine numérique gratuit propose des nouvelles (très bien) écrites par des autoédités, sélectionnées par un jury.

 

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Quel mode d’édition est fait pour vous ?

  • Si vous n’avez pas le temps ou pas l’envie de vous occuper de la correction et de la mise en page, si le fait de voir quelqu’un réécrire des passages de votre manuscrit ne vous pose aucun problème, et si vous n’êtes pas particulièrement pressé de publier, alors le compte d’éditeur pourrait vous convenir.
  • Si vous voulez à tout prix publier immédiatement, et que vous n’êtes pas intéressé par l’argent que votre livre peut vous rapporter, vous pouvez essayer le compte d’auteur. Attention toutefois aux prestataires qui vous proposent de publier votre livre gratuitement, mais qui sont prêts à vous faire payer la moindre prestation à un prix pas toujours raisonnable. Ils peuvent, par exemple, vous demander de débourser de l’argent si vous ne voulez pas d’une couverture standard (toute blanche) pour votre livre !
  • Si vous voulez « garder la main » (et les droits d’édition) sur votre livre, si vous ne voulez pas attendre l’approbation d’une maison d’édition pour exister en tant qu’auteur, que vous pouvez consacrer du temps à vos livres, et que vous proposez un genre qui n’est pas (encore) populaire, je vous conseillerai plutôt d’opter pour l’autoédition.